La CCFI acte sa transition vers une communauté d’agglomération et une révolution à venir dans les transports

Cette fois, c’est officiel. Lors du conseil communautaire qui s’est tenu mardi soir à Hazebrouck (Haezebroek), les élus de Flandre intérieure ont acté la transition de l’intercommunalité en communauté d’agglomération. Validée à l’unanimité moins trois absentions, cette transformation devrait être effective à compter du 1er janvier 2024. Pour Valentin Belleval et ses soutiens, c’est la réalisation d’un projet qui était porté depuis les élections municipales de 2020.

Pour les habitants des 50 communes concernées, la transition se fera en douceur, et leur vie quotidienne ne s’en retrouvera pas chamboulée. Dans un premier temps, seul le nom de la collectivité sera changé. Le terme de « Flandre intérieure » étant abandonné au profit de l’appellation « Cœur de Flandre », que l’on retrouvait déjà dans les offices de tourisme. Il faudra probablement plusieurs années aux élus pour acter les changements les plus profonds, et parmi eux la récupération totale de la compétence des mobilités. Mais l’ambition du président de la CCFI ne s’arrête pas à cette simple transformation.

La Flandre intérieure veut son réseau urbain

Malgré les réticences affichées d’élus de Berthen (Berten), Blaringhem, Merris, Noordpeene et Ochtezeele, le successeur de Jean-Pierre Bataille entend concrétiser plusieurs grands projets. Parmi les grands chantiers qu’il espère voir émerger, figure notamment la reprise en main des transports en commun. Auprès de nos confrères de la Voix du Nord, Valentin Belleval exposait encore récemment que l’offre proposée par le réseau Arc-en-Ciel « ne répond pas aux attentes », et qu’il fallait « aller vers la création d’un vrai réseau de transport urbain ».

Au cours des prochains mois, le temps sera d’abord à l’étude. Avec le transfert de la compétence des transports du conseil régional vers la nouvelle communauté d’agglomération, des réflexions vont être menées sur la création d’un nouveau réseau. Pour le moment, personne ne s’avance toutefois sur de quelconques détails, mais Valentin Belleval souhaite se donner les moyens de son ambition. Dans un premier temps, les autocars régionaux seront maintenus sur la plupart de leurs dessertes actuelles. À l’horizon 2027, six lignes desservant Hazebrouck tomberont dans le giron intercommunal, avant une vraie révolution attendue pour plus tard.

Vers une disparition totale du réseau Arc-en-Ciel

Dans un second temps, le périmètre « Flandres » du réseau Arc-en-Ciel pourrait tout simplement disparaitre. Avec la création d’un réseau urbain à l’échelle de toute la Flandre intérieure, la moitié des lignes opérées pour le compte du conseil régional seront alors amenées à disparaître. Mais, plus au nord, la communauté de communes des Hauts de Flandre se penche elle aussi sur le sujet de la mobilité. Sur l’antenne de Delta FM, le maire de Bergues (Sint-Winoksbergen) dit appeler régulièrement à « un dialogue constant entre la CUD et la CCHF » sur ces questions.

« On sait qu’en terme de développement économique, les annonces sur le dunkerquois sont une très bonne nouvelle », explique Paul-Loup Tronquoy. « On sait que le dunkerquois ne pourra pas accueillir toute cette population, et qu’elle vivra forcément aussi au-delà des frontières de la CUD ». Une raison qui poussera probablement les 40 communes des Hauts de Flandre dans les bras de la cité de Jean Bart. Désormais, certains habitants et acteurs locaux souhaiteraient une extension des lignes du réseau Dk’Bus vers les secteurs de Bergues ou Wormhout. Si ce projet venait à se concrétiser, cela signerait le terminus définitif du réseau Arc-en-Ciel dans le Westhoek. Mais, là encore, le processus devrait prendre du temps.