Vu de Flandre : « Revoter pour Macron, c’est renoncer à la démocratie »

Si le flou qui entoure une potentielle candidature du Président de la République à sa réélection ne se dissipe pas, les contours de la ligne directrice qui régirait un second mandat se précisent. Outre la réforme des retraites qu’il entendrait mener à bien dans les plus brefs délais, Emmanuel Macron souhaiterait également redéfinir le « contrat social » et faire passer « les devoirs avant les droits », a annoncé le porte-parole du gouvernement :
« Dans l’après-Covid […], on veut poursuivre la redéfinition de notre contrat social, avec des devoirs qui passent avant les droits, du respect de l’autorité aux prestations sociales »
Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement
Dans la même interview accordée le 30 janvier, Gabriel Attal esquisse également l’instauration « d’une société disciplinaire » qui accorderait « des droits soumis au bon comportement des citoyens » :
« C’est l’idée d’une société disciplinaire où il n’y aurait plus de droits inaliénables, mais des droits soumis au bon comportement des citoyens »
Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement
« Revoter pour Macron, c’est renoncer à la démocratie. Obéir au roi »
En Flandre, cette prise de position suscite un tollé et une grande controverse. L’ensemble de la classe politique et de la population du territoire, à quelques exceptions près, s’offusque et s’inquiète désormais d’une potentielle dérive autoritaire voire totalitaire du pouvoir en place. Parmi les détracteurs, la députée Jennifer De Temmerman dénonce sur Twitter une volonté présidentielle de s’affranchir de la démocratie pour asseoir une gouvernance personnelle :
« Vous avez bien compris ? Revoter pour Macron, c’est renoncer à la démocratie. Obéir au roi »
Jennifer De Temmerman, députée de la quinzième circonscription du Nord
Pour l’élue, les paroles prononcées successivement par le chef de l’État et par son porte-parole sont préoccupantes. « En avril, qu’en sera-t-il ? État de droits ou Etat de devoirs ? Démocratie ou autocratie ? », s’interroge-t-elle finalement dans un tweet citant la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.
Vu de Flandre, ces dernières déclarations sont donc jugées inquiétantes, voire même comme le prélude à l’établissement d’un régime dictatorial. Beaucoup remettent désormais en cause une concentration des pouvoirs jugée trop importante dans les prérogatives du Président de la République. « De Gaulle était peut-être trop âgé pour commencer une carrière de dictateur, mais Macron non », souffle-t-on à demi-mot dans les rues du territoire.
Jusqu’ici majoritairement peu intéressés par les prochaines échéances électorales à venir, les flamands, motivés par leurs craintes, pourraient davantage se rendre dans les bureaux de vote au printemps et à l’été. De quoi chambouler encore un échiquier politique local déjà profondément remanié lors des élections municipales, départementales et régionales.
Dès ce mardi 1er février, découvrez « Vu de Flandre », la nouvelle rubrique de Flandre Presse qui vous donne la parole sur l’actualité nationale. Vous avez une question ? Un avis ? N’hésitez pas à nous contacter !