Municipales à Lille : Un arrangement gauche-droite pour sauver Martine Aubry ?

Alors que le second tour du scrutin doit se tenir dans moins d’une semaine, la tension est plus que jamais palpable dans la capitale des Flandres. Alors que socialistes et écologistes se regardent désormais en chiens de faïence, il est un événement qui pourrait changer la donne.
Éliminée au soir du premier tour, le 15 mars dernier, une partie de la droite lilloise appelle à voter en faveur de Martine Aubry. Pour Thierry Pauchet, candidat malheureux, la maire sortante doit être réélue par le biais d’un « vote de raison ». Celui qui avait fini par se rallier à Marc-Philippe Daubresse estime qu’une victoire de la liste « Lille Verte 2020 » serait dangereuse. Il présente les membres de cette dernière comme des « cinglés, des fous furieux, des écolo-marxistes », ou encore des « terroristes intellectuels » et des « fachos de gauche ».
Un vote socialiste en faveur de la droite aux régionales, en échange d’un vote Aubry aux municipales ?
L’appel de mouvements régionalistes, qui avaient préalablement misé sur Alexandre Chantry, à voter pour Stéphane Baly est-elle à l’origine de ces violents qualificatifs ? Pas vraiment. Dans les coulisses, il se laisse entendre qu’un consensus entre droite et gauche est en cours de réalisation. Si ce dernier aboutit, celui qui ne qualifie désormais plus l’ancienne ministre de maire qu’il fallait absolument remplacer pourrait se retrouver propulsé comme potentiel successeur de Xavier Bertrand aux élections régionales, grâce à un vote socialiste en sa faveur.
Il faut néanmoins apporter une nuance à ce scénario. En effet, pour le moment, Marc-Philippe Daubresse, tête de liste LR à Lille n’a pas explicitement appelé à glisser un bulletin pour Martine Aubry, lui préférant le vote blanc ou l’abstention. Qui écouteront les électeurs de la droite ? C’est l’inconnue de la prochaine journée dominicale. Selon les derniers sondages, Aubry et Baly sont toujours dans un mouchoir de poche et le duel s’annonce serré, loin devant une Violette Spillebout (LREM) à la peine, dont les électeurs sont la cible d’un appel du pied par les candidats écologistes depuis plusieurs jours.