Municipales à Lille : Et à la fin, Martine Aubry l’emporte de justesse

Jusqu’au bout, les électeurs et commentateurs ont été tenus en haleine. Un suspense insoutenable s’est rapidement installé après la fermeture des bureaux de vote lillois. Partout, partisans de Martine Aubry et de Stéphane Baly ont attendu les résultats définitifs dans un silence religieux.
Baly, puis Aubry
Peu après vingt heures, les militants écologistes trouvent l’espoir. Plusieurs estimations donnent la maire sortante, en place depuis 19 ans, battue de peu avec un peu moins de 39,5% des suffrages. Le candidat écologiste donné à un peu plus de 40% semble l’emporter, confortant la « vague verte » observée dans plusieurs grandes villes de France. Mais, face à l’incertitude, la plupart des médias se retiennent d’annoncer cette victoire. Seuls les adeptes du sensationnel se le permettent.
Mais, finalement, la situation se retourne peu à peu, et efface l’espoir des électeurs de « Lille verte 2020 ». En milieu de soirée, la liste socialiste proclame finalement sa victoire. Avec l’aide de votants issus de la droite, Martine Aubry l’emporte finalement de très peu. Obtenant 40% des suffrages, juste devant Stéphane Baly (39,41%), avec près de 200 voix supplémentaires, elle devrait, sauf surprise, être reconduite à son poste pour un quatrième mandat municipal.
Un arrangement gauche-droite a-t-il sauvé Martine Aubry ?
Face à cette très courte victoire, certains militants ont immédiatement critiqué une victoire « obtenue avec les voix de la droite ». Faisant référence à l’appel de certains ténors de la droite lilloise à contrer les écologistes, qualifiés de « fous furieux », ils estiment que l’ancienne ministre ne doit sa victoire qu’à un « arrangement » qui aurait été conclu en vue des prochaines échéances électorales.
D’autres, par contre, fustigent l’appel du pied de Stéphane Baly aux macronistes il y a quelques semaines. Cela lui avait valu de se voir retirer le soutien accordé jusque-là par les mouvements régionalistes. Ont-ils fait pencher la balance ? Pas vraiment. Les détracteurs de l’ancien allié de Martine Aubry estiment que « Lille verte 2020 » ne doit son résultat qu’à l’abstention, qui s’élève à 68,27% dans la capitale des Flandres. Qui a raison ? Nul ne donnera une réponse impartiale.
Si le candidat écologiste n’a pas remporté le second tour de ce scrutin, il s’assure néanmoins une confortable place dans l’opposition pour les six prochaines années. Le rendez-vous est déjà donné en 2026.