Vers dix-huit heures, la situation était relativement calme devant la faculté de droit de Lille, située dans le quartier de Moulins. / Crédits : Gaël Autier
Conformément aux appels formulés depuis mardi matin sur la page Facebook « Lille Insurgée », plus de deux-cent personnes se sont réunies mardi vers dix-huit heures sur la Place Déliot, devant le campus de la faculté de droit de Lille, dans le quartier de Moulins, pour protester contre les interventions récentes des forces de l’ordre et de milices d’extrême-droite dans plusieurs universités françaises, mais également contre les réformes souhaitées par le gouvernement français à propos du parcours universitaire.
Un rassemblement pacifique …
Si le rassemblement s’affichait comme pacifiste, vingt-deux minutes après le début de la manifestation, un petit groupe appartenant vraisemblablement à l’extrême-droite aurait tenté d’agresser des étudiants présents sur les lieux, avant de se faire repousser par les manifestants eux-même à l’écart de la faculté.
Un peu plus tard, les centaines de personnes qui étaient présentes devant le campus ont investi, avec l’accord du doyen de la faculté, un amphithéâtre où une assemblée générale s’est tenue dans un calme relatif pendant près d’une trentaine de minutes, avant que des cris venant de l’extérieur du bâtiment n’attirent l’attention des personnes assises en bas de l’amphithéâtre et ne le quittent, avant de revenir, sans donner de précisions sur ce qu’il venait de se produire.
Dix minutes plus tard, à 19 heures 12, une rumeur selon laquelle un groupe supposé appartenir à l’extrême-droite rôderait autour du campus du site de Moulins de l’université de Lille 2, produisant un léger vent de panique vite maîtrisé, tandis que l’assemblée générale se poursuit dans une tension palpable, avant l’arrivée du doyen de la faculté de droit aux alentours de 19 heures 15. Ce dernier déclare alors que le site « Moulins » fermera ses portes à partir de quatorze heures le mercredi 28 mars 2018, en marge de la manifestation prévue à la même heure sur la Place de la République, dans le centre de la capitale des Flandres, ajoutant même : « Vous n’avez pas d’excuse pour ne pas aller manifester ».
Quelques minutes après la fin de l’intervention du doyen, Jean-Gabriel Contamin, vers 19 heures 36, la tension monte, des étudiants auraient aperçu un groupe de 15 personnes munies de pavés tenter d’entrer au sein de la faculté de droit, ce qui a pour effet de créer un nouveau mouvement de foule dans l’amphithéâtre qui commence alors à se vider progressivement, sans que l’assemblée générale en cours depuis moins d’une heure ne soit interrompue.
… marqué par quelques incidents.
Le cortège à son arrivée par la Rue Faidherbe, au niveau de la gare de Lille-Flandres vers 21h35. / Crédits : Gaël Autier
Ce n’est que vers vingt heures que la police interviendra pour sécuriser le quartier de Moulins, demandant aux manifestants de sortir des bâtiments qu’ils occupent, précisant qu’il n’y aurait pas d’interpellations à l’issue de l’évacuation, mais qu’il y en aurait si décision était prise qu’une manifestation sauvage arpente les rues de Lille, ce qui n’aura aucun effet, ou presque, sur les étudiants qui sortiront une demi-heure plus tard par une sortie de secours, avant de se diriger en groupe en direction de la Rue Fénelon, puis de gagner la Rue d’Arras, puis la Rue Solférino et l’hyper-centre de la ville sans incident.
Un peu après vingt-et-une heures quinze, la tension monte à nouveau, des poubelles sont renversées au niveau de la Rue de Béthune et des coups sont donnés contre des vitres de bâtiments situés Rue Faidherbe, dans le centre-ville sans que les forces de l’ordre n’interviennent, préférant parfois même reculer fasse aux manifestants très énervés qui se sont ensuite dirigés vers la gare de Lille-Flandres où les quelques agents de police présents n’ont pas pu les empêcher de pénétrer à l’intérieur de la gare par laquelle ces derniers ont gagné la station de métro située en-dessous de l’édifice où des panneaux publicitaires ont été vandalisés sous les yeux du personnel de Transpole, de quelques lillois, de touristes et de la police qui n’interviendra que lorsque les dizaines de personnes n’entreront toutes dans une rame de métro qui les ramènera au niveau de la mairie de Lille où le cortège commencera à se disperser.
Publié le 28/03/2018 – 23:59
Par : Gaël Autier
Par : Gaël Autier
