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Politique : Et si une partition du département du Nord était vecteur d’une avancée pour un territoire flamand en marge de la décentralisation ?
Dans son édition du Jeudi 20 Septembre 2018, le journal francophone « La Voix du Nord« , quotidien couvrant la région française des Hauts-de-France, territoire flamand compris, se questionnait sur une possible partition du département du Nord à partir de 2021 et d’une récupération de ses compétences par la Métropole Européenne de Lille dans le périmètre défini par les 90 communes qui la composent et sur l’avenir d’un département composé de plusieurs territoires aux identités parfois très marquées.
Tandis que l’avenir de la Métropole Européenne de Lille, peuplée de près d’1,2 millions de personnes semble se dessiner au sein d’une collectivité territoriale qui absorberait totalement l’entité départementale à partir du 1er janvier 2021, comme cela est déjà le cas à Lyon depuis 2015, le sort du sud de la Flandre romane et du Westhoek ne semblent pas intéresser tant que ça, puisque dans la parution d’hier, ces territoires ne sont presque pas évoqués, hormis dans la réaction de l’actuel président du département, Jean-René Lecerf, fermement opposé au redécoupage territorial, qui dénonce une réforme qui couperait son institution en deux parties, l’une au nord, correspondant à l’arrondissement de Dunkerque, peuplé de 378 645 habitants, et l’autre au sud, comprenant les arrondissements situés au sud de celui de la capitale des Flandres.
Une solution à trois entités ?
Là où certains ne poursuivent pas leur réflexion sur le sujet au-delà de leur centrage sur l’avenir de l’institution métropolitaine lilloise, en ce vendredi, nous nous interrogeons sur l’avenir de la Flandre romane et sur celui du Westhoek dans un département du Nord qui pourrait se voir amputé de sa partie centrale.
Dans le contexte où les élus flamands se mobilisent pour la reconnaissance de la langue régionale et son enseignement au sein de l’Education Nationale dans les communes du territoire et où l’état a récemment accordé une mesure décentralisatrice à la Corse qui est administrée depuis le 1er janvier 2018 comme une « collectivité territoriale unique » lui octroyant une plus grande autonomie, cela pourrait donner des idées à bon nombres d’habitants et d’élus qui pourraient réclamer une étude quant à la mise en place d’une telle réforme territoriale pour la Flandre française qui est souvent en reste par rapport aux avantages accordés à certaines régions comme l’Alsace, la Bretagne ou encore l’Occitanie par l’Etat français.
Le département du Nord, qui vivrait donc, si la Métropole Européenne de Lille devient une collectivité à part-entière, ses derniers mois, pourrait alors être scindé en trois entités distinctes et au fonctionnement différend, avec, au nord, une collectivité flamande où langue et drapeaux s’afficheraient alors légalement dans les lieux publics, aux côtés de la langue française, au centre la Métropole qui pourrait même éventuellement être intégrée à la collectivité flamande et au sud, les restes d’un département du Nord qui correspondrait alors au sud de la Flandre romane et au Hainaut français.
Il convient néanmoins d’être prudents, car l’application d’une telle mesure pourrait nécessiter la tenue d’un référendum dont le résultat reste, à l’heure actuelle, imprévisible, aucun sondage n’ayant été organisé au sein des populations concernées.
Publié le 21/09/2018 – 17:08
Par : Gaël Autier
Par : Gaël Autier
La Flandre, le Hainaut et le Cambrésis ont une histoire commune depuis plusieurs siècles. Ne transposons pas dans notre département les problématiques de nos frères d’outre Quiévrain.