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Mobilité : Les transports en commun de la métropole lilloise seront gratuits lors des pics de pollution à partir du 1er janvier 2020
C’est une mesure jugée encourageante, mais pas forcément suffisante par une partie de la population. Vendredi soir, le conseil communautaire de la Métropole Européenne de Lille a pris la décision de dispenser les usagers de payer pour l’emprunt des transports en commun dans les 90 communes de l’agglomération de la capitale des Flandres lors des pics de pollution à partir du 1er janvier 2020. Attention toutefois à ne pas confondre « épisodes » et « pics », car si le seuil d’information et de recommandation est régulièrement dépassé à Lille, c’est le seuil d’alerte, qui déclenche l’application de la circulation différenciée, qui devrait être pris en compte pour l’emploi de cette mesure dont certains contours restent flous, notamment à propos du V’Lille qui ne serait pas concerné par la gratuité.
La Métropole Européenne de Lille en fait-elle trop peu dans la lutte contre la pollution ?
Devant le siège de la MEL, rue du Ballon, vendredi après-midi, militants écologistes et de gauche ont longuement manifesté afin que la gratuité des transports en commun lors des pics de pollution soit acceptée. S’ils saluent une « avancée », beaucoup regrettent que la gratuité intégrale et sans conditions ne soit pas débattue. Parmi les organisations et associations rassemblées devant l’imposant bâtiment bétonné, « Les amis de la terre » estiment que la gratuité complète doit faire partie des ambitions à porter au sein de la politique locale, comme cela a été entrepris à Dunkerque en septembre 2018.
« Dans un premier temps, nous demandons le déclenchement de la circulation différenciée, qui sera désormais accompagnée de la gratuité des transports en commun à partir du 1er janvier, à partir du dépassement du seuil d’information fixé par ATMO, et non de celui du seuil d’alerte qui est bien plus élevé« . Dans un second temps, les militants souhaiteraient que les instruments de mesure et de contrôle prennent en considération les particules polluantes les plus fines « Aujourd’hui, en France, seules les particules de 10 microgrammes, que l’on appelle PM10 sont prises en compte. Par contre, les PM2,5, dont l’OMS dit qu’il ne faut pas dépasser plus de 3 jours de pic dans l’année, ne le sont pas. »
Il s’agit, selon eux, d’un manquement constituant une « carence fautive » de l’état et des institutions, reconnue récemment lors de jugements prononcés par les tribunaux de Paris, Lyon et Montreuil. Dans la métropole lilloise, où la concentration de PM 2,5 a été supérieure aux normales pendant 60 jours en 2018, un recours est également déposé auprès des autorités judiciaires. L’an dernier, ce sont 48.000 personnes qui sont décédées prématurément en raison de la pollution en France, dont 5 par jour dans la métropole lilloise et 13 dans les territoires de Flandre, Artois et Hainaut réunis (ex-Nord-Pas-de-Calais).
Toujours est-il que Damien Castelain, président de la Métropole a donc fait voter, à contre-coeur, l’instauration de cette mesure, s’inscrivant dans le sillage de Xavier Bertrand, président de la Région Hauts-de-France, qui a pris la décision de dispenser les usagers des trains régionaux de titre de transport pendant les pics de pollution. Pas sûr toutefois que cela ravive vraiment les usagers, dont beaucoup voyagent debout sur des plateformes aux heures de pointe, dans des trains comprenant peu de voitures qui sont rapidement bondées et dont le nombre sera parfois réduit à partir du 15 décembre prochain lors de l’application du « service annuel 2020 ».
Publié le 11/10/2019 – 22:13
Par : Gaël Autier
Par : Gaël Autier