Ligne du Westhoek : La colère des usagers se cristallise, la région et la SNCF en opposition
Dans le territoire flamand, les journées s’enchainent et se ressemblent. Et sur la ligne ferroviaire qui sillonne le Westhoek les perturbations s’accumulent, tandis que la colère monte. Ce mardi 19 octobre, alors que les retards et suppressions de trains continuent de se multiplier, nous donnons la parole aux usagers confrontés quotidiennement à ces conditions de transport dégradées.
« Je trouve ça honteux de payer une fortune pour un service de piètre qualité comme celui-ci »
Sur les réseaux sociaux, comme dans les trains, les flamands qui transitent entre la capitale des Flandres, Hazebrouck (Hazebroek), Calais (Kales) ou Dunkerque (Duinkerke) expriment un net mécontentement. « Je dois anticiper et toujours prendre une énorme marge pour ne pas arriver en retard, pour le cas où il y aurait un problème », nous répond Marie-Lou, étudiante à l’université de Lille (Rijsel) qui emprunte la ligne entre la gare de Lille-Flandres et la gare de Bailleul (Belle), en Flandre intérieure. « Entre ça et le fait que les trains sont parfois bondés à cause des suppressions, des retards ou parce que la capacité du train n’est pas adaptée, on se retrouve debout, serrés comme des sardines pendant 30 minutes. Et pas de respect des distances Covid, évidemment », ajoute-t-elle, avant de conclure : « Je trouve ça honteux de devoir payer une fortune pour un service de piètre qualité comme celui-ci ».
Mais la jeune femme n’est pas seule dans son malheur. À ses cotés, plusieurs centaines de voyageurs subissent également cette situation. Au sein du groupe Facebook « Les usagers des TER Hauts-de-France », les plaintes relayées et les différents commentaires sont les mêmes : « Cette ligne est, pour être poli, une vraie plaie ».
La région et la SNCF en opposition
« La convention entre la région et la SNCF n’est pas respectée »
Sollicité sur Twitter, le conseil régional, via son Vice-président chargé des transports, tente de temporiser et met en cause la SNCF :
« La SNCF ne peut actuellement fournir les rames demandées par la région et elle ne peux mettre à disposition les moyens humains, faute de personnels présents ! La convention entre la région et SNCF n’est pas respectée »
Franck Dhersin, Vice-Président du conseil régional, sur Twitter
Arnaud, sncf ne peut actuellement fournir les rames demandées par la région et elle ne peut mettre à disposition les moyens humains faute de personnels présents ! La convention entre la région et sncf n est pas respectée par sncf. Le personnel présent fait ce Qu il peut! https://t.co/NXWTm5VVNy
— Franck Dhersin (@FDhersin) October 19, 2021
La SNCF pointe du doigt un manque de moyens humains et matériels
Quant au transporteur public, il reste, pour l’heure, mutique quant à un prochain retour à la normale. Dans la lignée du discours adopté depuis quelques semaines, la SNCF continue de mettre en évidence la récurrence des incidents qui ont conduit au retrait de plusieurs rames de la circulation, ainsi que le manque de personnels. L’opérateur annonce cependant que des trains et des moyens humains seraient dépêchés très prochainement dans la région pour réduire l’impact de ces dérangements quotidiens.
« Attendez-vous à une révolte des usagers incessamment sous peu ! »
En marge de ce conflit latent qui oppose le conseil régional des Hauts-de-France et la SNCF, les usagers attendent désormais que les promesses d’amélioration prochaine soient vite tenues. « Attendez-vous à une révolte des usagers incessamment sous peu ! », commente-t-on également sur Twitter. Parmi les options étudiées par certains voyageurs pendulaires, la grève de présentation du titre de transport semble rencontrer une large adhésion.
Reste désormais à savoir si les associations d’usagers s’associeront à ce potentiel mouvement. Pour l’heure, aucune fédération ne s’est encore prononcée sur le sujet. Ces dernières restent toutefois attentives à l’évolution de la situation sur le réseau ferré.
