Vives polémiques après l’arrestation musclée d’un sexagénaire à Lille

Des grands pôles urbains aux territoires ruraux, les images sont très commentées, et le débat vif. Depuis l’interpellation musclée d’un homme âgé d’environ 60 ans dans le centre-ville de la capitale des Flandres, samedi soir, deux versions s’opposent, et deux polémiques agitent réseaux sociaux et discussions.
Deux versions contradictoires
La première concerne les méthodes employées par trois agents de la police lilloise dans le cadre de l’arrestation de l’individu dépourvu d’attestation dérogatoire. Sur les images tournées, et diffusées, sur Twitter, par le journaliste Kévin Piotrowski, nous pouvons apercevoir les policiers plaquer l’homme sur le rebord de la fontaine de la grand’place, avant de le faire asseoir au sol, mains dans le dos.
Dimanche après-midi, la police nationale du Nord, via son compte Twitter officiel, démentait la version selon laquelle l’homme avait été interpellé « sans raison », avant de l’accuser de « violences physiques ».
[FAKE NEWS] Non, des policiers n’ont pas interpellé sans raison un homme de 60 ans, demeurant à Villeneuve d’Ascq, contrairement à ce que laisse penser une vidéo relayée massivement sur les réseaux sociaux. pic.twitter.com/nDRGlrMzww
— Police Nationale 59 (@PoliceNat59) May 3, 2020
L’autre version, quant à elle, fait état d’une intervention musclée, et d’un emploi disproportionné de la force. N’ayant pas accès à d’hypothétiques images de la police, et la vidéo ne relayant pas l’intégralité de la scène, il est aujourd’hui impossible de trancher en faveur d’une, ou de l’autre version.
Hier, sur la grand place de #Lille, des policiers contrôlent plusieurs individus regroupés autour de la fontaine.
— Police Nationale 59 (@PoliceNat59) May 3, 2020
L’un d’entre eux, dépourvu d’attestation de circulation, agresse physiquement un policier en lui portant des coups de pieds.
Interpellé, il est placé en garde à vue.
La liberté de la presse en question
Dans la foulée, une deuxième polémique s’est également répandue, cette fois, au sujet de la liberté que semblent avoir pris les policiers dans le premier tweet de « Police Nationale 59 ». Dans celui-ci, les ces derniers semblent se laisser le loisir d’inscrire le terme « fake news », pour discréditer la version qui s’oppose à la leur ; de quoi interroger, une fois de plus, sur le respect de la liberté de la presse par les forces de l’ordre déployées à Lille.
En réaction, plusieurs journalistes, photographes, et étudiants en journalisme ont exprimé leur consternation. Sous ledit tweet, plusieurs d’entre eux ont insisté pour que les instances diffusent leurs images, avant de rappeler que personne ne pouvait être juge et partie. De son côté, Kévin Piotrowski réfute toute volonté de détourner les images qu’il a diffusé. Il s’exprimera à ce sujet dans nos colonnes, lundi après-midi.
Sortez vos images pour contredire la version du journaliste. Crier à la fake news est tjrs facile. Avec votre arsenal pour contrôler les gens , vous avez bien des images ?
— Julien Pitinome (@Pitinome) May 3, 2020
Faites un effort ! Dans une précédente affaire, la caméra d’un de vos collègues a eu un problème technique
Messieurs les policiers, dans un Etat de droit, la police n’a pas à dire si une nouvelle est vraie ou fausse. Votre petit jeu sur les comptes institutionnels ou sur les comptes de syndicats de police est dangereux, arrêtez-le svp, merci
— Jérémy Paoloni (@JeremyPaoloni) May 3, 2020