INFOLILLE MÉTROPOLEPAYS DE FLANDRE

Grève : Au moins 11.500 opposants au gouvernement ont défilé en Flandre jeudi 16 janvier, des affrontements à Lille

Leur détermination est intacte. Pour la septième fois, les opposants à la réforme des retraites, et à la politique gouvernementale, ont battu le pavé, partout en Flandre. Dans les rues des grandes agglomérations, les cortèges étaient légèrement moins fournis, mais la mobilisation est restée massive dans toute la région.

Selon plusieurs estimations, au moins 500 manifestants se sont rassemblés à Douai, jeudi matin. C’est moitié moins qu’à Dunkerque, où plus d’un millier de personnes ont manifesté dans le calme. Dans les communes limitrophes, plusieurs actions étaient également menées autour de la centrale nucléaire de Gravelines et de la zone portuaire qui s’étend à l’ouest de la cité portuaire, dont certains accès étaient bloqués.

Mobilisation massive, tensions et blessés à Lille

Quelques heurts ont éclaté en plusieurs points de la ville, jeudi après-midi. / Photo : Gaël Autier

Dans la capitale des Flandres, le cortège intersyndical, auquel se sont immiscés « gilets jaunes » et nationalistes flamands non-affiliés à l’extrême-droite, était largement plus fourni. Au cours de l’après-midi, jusqu’à 10.000 personnes issues de tous horizons ont redit leur hostilité à la politique du gouvernement. Là-encore, c’est légèrement moins que lors des dernières grandes journées de mobilisation. Parmi les secteurs représentés dans la déambulation lilloise, le milieu hospitalier, l’enseignement, la justice, l’artisanat ou encore les milieux de l’énergie étaient très visibles. En marge, des salariés du privé, dont ceux de l’usine Cargill d’Haubourdin, en grève contre la suppression de 183 emplois, ont fait acte de présence. Les photos prises au cours de ce reportage sont disponibles à la fin de cet article.

A l’instar de toutes les marches de protestation, la situation s’est peu à peu dégradée à partir de l’arrivée de la foule dans le centre-ville. Des projectiles ont été lancés en direction des forces de l’ordre au niveau de l’intersection entre la Rue Faidherbe et la Place du Théâtre. Un photographe a été touché par l’un d’eux. Blessé au visage, il a été évacué vers un hôpital de la ville, où il a reçu des soins. Jeudi soir, il annonçait en être sorti et devoir supporter trois points de suture. Toute la journée les « street-médics » ont traité des blessures et contusions subies en marge du rassemblement.

Un peu plus tard, une nouvelle confrontation a éclaté entre éléments radicaux et policiers qui ont tenté, en vain, de les isoler de la manifestation. Cette fois, la Rue Nationale a été recouverte d’un nuage blanchâtre produit par l’emploi du gaz lacrymogène. La même scène se reproduira ensuite à plusieurs reprises, et du mobilier urbain sera détruit par plusieurs dizaines d’individus vêtus de noir. En fin de journée, la dispersion du rassemblement se fera encore dans une atmosphère rendue difficilement respirable. De nombreux tirs de grenades lacrymogènes et de désencerclement seront entendus en marge d’énièmes affrontements qui dureront plusieurs dizaines de minutes.

Au cours des prochains jours, le calme devrait revenir. En dehors de possibles actions sporadiques, menées en des lieux plus excentrés mais tout autant stratégiques, les manifestations devraient cesser jusqu’en fin de semaine prochaine, ce qui sera bénéfique pour les commerçants, dont certains se lassent des violences et dégradations qui s’exacerbent chaque semaine devant leurs devantures. Vendredi 24 janvier, les opposants au gouvernement entendent de nouveau battre le pavé dans les agglomérations. De nouvelles tensions seront alors à redouter à Lille.

 
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