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Retraites : Jusqu’à 90 000 manifestants et des affrontements dans les rues de Flandre ce jeudi

Plus que jamais, le torchon brûle entre les flamands et l’exécutif. Au lendemain d’une interview présidentielle jugée « humiliante et prétentieuse », les opposants à la réforme des retraites se sont retrouvés pour une neuvième journée de mobilisation ce jeudi 23 mars.

Opération « Lille morte »

Dès les premières heures de la journée, le territoire frôlait déjà la congestion. Dans le cadre d’une opération nommée « ville morte », les militants d’organisations syndicales et politiques de gauche ont bloqué plusieurs points d’accès à Lille (Rijsel). En plusieurs points de la ville, les barrages ont été fermement tenus jusqu’à l’arrivée des forces de l’ordre. Sur le pont de Fives, à la Porte d’Arras ou encore sur le périphérique, la majorité des automobilistes bloqués affichaient leur soutien.

Blocages dans le Westhoek et à Dunkerque

Au même moment, une opération escargot était organisée sur l’autoroute A22, la nationale 356 et l’A1 entre Halluin (Halewijn) et Seclin (Sikelijn). Plus près de la mer du Nord, des embouteillages se sont également formés aux environs de Dunkerque (Duinkerke). Pendant plusieurs heures, des blocages ont eu lieu sur le rond-point des Parapluies et dans la zone portuaire. Accéder à la N225 et à l’A16 était compliqué et les lignes du réseau Dk’Bus ont été mises à l’arrêt.

Outre les agglomérations, des opérations similaires concernaient aussi des zones rurales. Le trafic pouvait donc être ralenti dans certains secteurs de Flandre intérieure, surtout sur la D642 à l’ouest d’Hazebrouck (Haezebroek). Avant de rejoindre les foules réunies dans l’Audomarois, des manifestants organisaient ainsi des barrages mobiles. Par ailleurs, d’importants ralentissements s’étendaient sur l’autoroute A25 à la suite des actions menées dans la métropole lilloise.

À la mi-journée, la plupart des axes de communication étaient totalement libérés. Pour les deux principales villes de notre territoire, ce fut le calme avant la tempête.

Jusqu’à 90 000 manifestants dans les rues de Flandre

En début d’après-midi, les opposants à la réforme des retraites ont convergé dans les rues de Lille et Dunkerque. Selon les syndicats, entre 15 et 17 000 personnes auraient défilé dans la ville de Jean Bart. Pour la première fois depuis 1992, les rangs ont été gonflés par les dockers du port.

« Vergriete, macroniste »

Jusqu’ici très calme, l’atmosphère s’est progressivement tendue. Peu après 15h30, un groupe d’une cinquantaine de personnes a tenté une incursion dans les locaux de la Communauté Urbaine de Dunkerque aux cris de « Vergriete, macroniste ! ». Repoussés par la police, les manifestants ont longuement stagné devant les lieux avant de poursuivre leur cheminement vers la sous-préfecture. Au moins deux personnes auraient été interpellées.

De violents affrontements et des blessés à Lille

Dans la capitale des Flandres, les syndicats et partis politiques ont convergé avec les régionalistes. Rejointe par de très nombreux jeunes lycéens et étudiants, la manifestation lilloise aurait rassemblé jusqu’à 12 500 personnes selon la préfecture. Les organisateurs, eux, en revendiquent près de 75 000.

Après avoir débuté dans un calme relatif, cette dernière échappera finalement à tout contrôle. Aux alentours de 16h15, la tension monte et la police noie une partie de la rue Nationale dans un épais nuage de gaz lacrymogène. Après une heure de répit, l’ambiance se tend de nouveau. À l’arrivée du cortège sur la place de la République, des affrontements éclatent. Vers 17h15, les projectiles pleuvent sur les forces de l’ordre et des poubelles sont incendiées, tandis qu’un blessé est emmené par les pompiers. En réponse, les forces de l’ordre passent à l’offensive. Entre deux salves de grenades lacrymogènes, les policiers chargent et assènent des coups de matraque.

Le canon à eau utilisé sur la place de la République

Pendant près de trois heures, le même schéma se répète. Dans un élan de colère ranimé par l’usage du 49.3, le rejet de la motion de censure et les propos tenus hier par Emmanuel Macron, certains contestataires vont au contact et l’intervention du canon à eau ne parvient pas à les déloger. Fixés sur la place de la République et le boulevard de la Liberté, près de 500 personnes s’opposent aux CRS dans une guérilla urbaine larvée. Au gaz lacrymogène succèdent les grenades de désencerclement et les incendies se multiplient.

Vers 20 heures, la bataille cesse et laisse place aux stigmates. Dans le premier et le quatrième arrondissements de la ville, les fumeroles qui s’élèvent encore des poubelles calcinées, le mobilier urbain vandalisé témoignent et les carcasses de grenades témoignent de la violence des combats. Dans le même temps, chacun cherche à dresser le bilan humain. Selon plusieurs sources concordantes, au moins deux manifestants ont été blessés au cours de la journée. Selon nos confrères de France 3 Hauts-de-France, l’un d’entre eux a été piétiné au sol par un policier.

De son côté, la préfecture annonce que le directeur de la sécurité publique du Nord a également été blessé. Thierry Courtecuisse pourrait avoir reçu un pavé au niveau du visage. Dans le même bilan, elle annonce que 14 personnes ont été interpellées ce jeudi à Lille. Pour l’heure, nul ne sait quelles seront les éventuelles suites judiciaires qui seront données aux potentielles gardes à vue.

Une nouvelle journée de mobilisation prévue mardi

Dans une conférence de presse, l’intersyndicale nationale annonce qu’une dixième date de mobilisation nationale aurait lieu le 28 mars. Désormais, tous les regards et toutes les inquiétudes se portent sur la journée de mardi prochain, dont beaucoup espèrent sans grande conviction qu’elle sera plus calme.

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